Cuba !! 2/3

Le soir, je retrouve les deux suisses dans la rue, on passe la soirée ensemble, bon resto, mojitos et Cuba Libre !!! Dans un petit bar de rue, en attendant que le gars me prépare mon verre, je discute 2mins avec deux argentines. Elles me disent qu’elles partent le lendemain en taxi pour Santa Clara, la ville où tous les argentins doivent passer car il y a le monument du Ché! Je leur propose de les accompagner pour partager les frais de taxi, et puis c’est la bonne occasion pour continuer le voyage!

On se retrouve le lendemain matin dans la ville, et la je me rends compte qu’elles sont trois, et qu’elles sont pas trop organisées… un point commun avec moi ! On change donc le programme, on va partir en taxi pour Sancti Spiritus déposer nos sacs à dos dans la station de bus, ensuite on prendra un camion pour aller à Santa Clara et revenir le soir récupérer nos sacs et prendre un bus de nuit pour Santiago, a la pointe sud est de l’ile. (Les camions sont des genres de camions à bétail, dans lesquels les cubains vont pour se déplacer doucement mais vraiment pas cher! Le rapport entre les camions et les taxi ou bus peuvent être de 1 à 25 fois moins cher!)

Quelques heures plus tard, on se retrouve à Santa Clara devant le musée en hommage à Ernesto Ché Guevara ! Le problème est qu’il est fermé le dimanche et n’ouvrira que le lendemain. On décide donc de passer la nuit ici. Et là, nouveau petit soucis, j’ai laissé mon passeport dans mon autre sac à dos. Hors à Cuba, c’est quasi impossible de dormir chez l’habitant sans le passeport. Les contrôles sont assez fréquents et ils ont très très peur des problèmes que cela pourrait leur poser. Heureusement, les filles étant argentines, comme Ché Guevara, elles passent plutôt bien avec les gens, et du coup elles arrivent à négocier la nuit !

Le jour suivant, on va visiter le musée puis les filles se disent qu’on peut aller se baigner sur le Cayo Santa Maria. (Ici les « Cayos » sont des iles proches de la cotes où ils ont souvent construits des routes sur la mer pour les relier à Cuba. On galère un peu a trouver un moyen de transports mais on fini par trouver un bus de travailleurs qui nous y emmène. Arrivés au début de la route qui rejoint le Cayo, on tombe sur un genre de poste-frontière. Là, le garde monte dans le bus et demande nos passeport…. Encore une fois, l’excellent sens de négociation des filles me permet de les suivre. Sur l’ilet, le chauffeur nous dépose à un carrefour et nous dit de marcher en suivant la route pour trouver la plage. Après 1 ou 2 kilomètres sous un soleil de plomb, et après avoir dépassé 2 énormes complexes hotelier de touristes, on se mets enfin a l’eau! Une eau transparente, turquoise…. et la plage pour nous tout seuls !

3 heures plus tard, on revient sur la route pour retrouver un autre moyen de transport pour nous ramener à Cabarien, la ville côtière. Un premier bus s’arrête pour prendre les travailleurs de l’hotel qui vont rentrer chez eux. Malheureusement, le chauffeur nous dit qu’on est des touristes, on doit prendre les taxis de touristes et pas moyen avec un bus de travailleurs. On reprend la route et 200m plus loin, on voit un second bus quasi identique. On se dit que ca coute rien de poser la question et le chauffeur, bien plus arrangeant nous propose de monter et de rester debout pour laisser la place aux travailleurs des hotels.

Durant le trajet, les filles se mettent a discuter avec plusieurs personnes du bus (se qui est beaucoup plus facile quand on parle espagnol depuis toujours….). On sympathise donc avec un gars qui nous propose de venir chez lui à Remedios et après, il nous trouvera un taxi pour aller à Sancti Spiritus pour pas cher. On file chez lui, il nous offre le café, le rhum Havana et un petit jus de mangue maison pour nous rafraîchir. En échange on l’emmène dans un bar pour passé le temps et lui offrir un verre en retour.

Le taxi arrive peu après avec un chauffeur passionné de la révolution cubaine. Il nous explique que durant ses années d’école, il était un des majeurs de sa promotion. Il avait finir assez haut gradé et avait été en charge de pas mal de choses après la révolution. Mais des incompatibilité entre lui et le régime communiste l’avait fait démissionner et devenir chauffeur de taxi. Malgré le haut niveau d’études de beaucoup de cubains, ils ne peuvent malheureusement pas trouver de travail. Ou si ils en trouvent, ils ne peuvent pas en vivre. Ici le salaire moyen est de 10$ (environ 7€). Du coup, ils préfèrent travailler dans les hotels de touristes, ou devenir taxi pour gagner beaucoup plus. Ici on peut trouver des taxis qui nous emmènent pour 80$ la journée, partout ou l’on veut! Vu comme ça, le choix est plutôt vite fait!!

Après une longue, très longue journée, on arrive enfin à Sancti Spiritus pour prendre notre bus de nuit.

12h plus tard, nous voici à Santiago de Cuba. La plus grande ville du sud, d’ou la révolution à commencer, et qui à cette période accueille le carnaval. On passe donc la soirée à regarder le carnaval et les festivités des alentours. C’est excellent de voir à quel point ils bricolent tout ! Des genres de montagnes russes ou tu montes sur un vélo, des petit trains fait-maison avec seulement un moteur au milieu qui fait tourner tout le train, d’autres seulement poussé à la main…. Les bières se servent directement à la citerne. Probablement une bière faite maison aussi et qu’ils servent au litre ou plus…

Après un léger tour dans la ville on se doit de repartir le lendemain pour Holguin et Guardalavaca. On passe un peu plus d’une journée là bas pour profiter de la plage. Ensuite on repart le soir suivant pour le nord et Artémisa pour le 26 juillet. A Cuba, le 26 juillet 1959 est le jour de la révolution, et chaque année la ville la plus productive du pays à l’honneur d’accueillir la fête nationale. Dans le principe, on voulait aller là bas pour voir cette merveilleuse fête, soi disant la plus grande du pays et, si possible voir le discours de Raùl Castro, le frère de Fidel qui désormais est au pouvoir.

Première étape, trouver un logement. Après pas mal de difficulté on trouve un hotel qui nous acceuille pour un prix raisonnable. On en profite pour un bon repas, une grande douche fraiche et un début de sieste quand soudain… on entend frapper à la porte. Là, la gérante nous explique qu’elle ne peut pas nous accueillir parce qu’elle n’a pas la certification officielle pour héberger des étrangers…

On repacked nos sacs à dos et on se dit qu’on va au moins aller faire un tour à la fête et on verra plus tard pour le logement. Après une incompréhension avec le taxi (qui nous a fait payer 10fois le prix normal pour un cubain) on arrive sur la place principale. A notre grande surprise, on se retrouve face à une vulgaire foire de village, et cerise sur le gateau, on apprend que le discours de Raul Castro avait lieu le matin, à 7h, pour 45min et seulement sur invitation. Le peu de personnes autorisés à y assister devait arriver dans la nuit, vers deux heures du matin avec toutes les autorisations requises et attendre 5h dans la salle.

Bref, un peu surpris, on décide de continuer le trajet jusqu’à Viñales. Un petit village touristique au coeur des terres avec des randos, des ballades a cheval, des grottes, exploitations de tabac… On décide de faire une randonnée avec un guide qui nous emmena dans une grotte avec une piscine naturelle, suivi d’un retour à travers champs et une pause dans une maison d’un petit producteur de tabac. Il nous explique que, comme pour tout les producteurs du pays, 90% de sa production est récupérées par l’état au bout de trois mois de séchage. Avec les 10% restant, il fait sécher les feuilles, retire la veine centrale des feuilles qui contient 70% de la nicotine, et les faits sécher pendant 1an sans y toucher. La seule chose supplémentaire est qu’il les trempe dans un mélange de rhum, miel et un troisième que j’ai malheureusement oublié… On a donc testé un cigare et … waouh ! très peu fort et ce gout de miel !! excellent ! (pour les intéressés, je lui en ai pris quelques uns…

Le jour suivant, visite de la ville et soirée à la maison de la musique!

Après une semaine et demi avec les argentines, nos routes se séparent. Elles rentrent à la Havane, moi je continu encore un peu vers Pinar del Rio. (oui je me disais qu’en tant que français, je me devais de passer au moins une journée dans une ville appelée Pinar !